Dans l’article précédent je vous ai partagé l’intérêt de rencontrer son enfant intérieur. Cette période se situe souvent autour de la quarantaine voire cinquantaine. C’est ce que j’ai appelé « être à la croisée des chemins » et que Carl Gustav Jung désigne comme la seconde partie de vie. C’est un temps de prise de conscience, malheureusement souvent suite à des épreuves. Quand nous touchons le fond, c’est un moment où nous nous posons beaucoup de questions et ce sont finalement de merveilleuses opportunités pour apprendre à se connaître, pour aller à la rencontre de soi-même et découvrir les pensées et les émotions qui nous habitent et nourrissent notre enfant intérieur. En faisant ce travail intérieur et en se connectant à notre état d’enfant, nous réalisons à quel point nous avons nié les peurs que nous ressentons en nous. Très tôt nous les avons dissimulé au point que nous nous sommes menti et nous avons oublié qui nous sommes réellement. En démasquant nos peurs, ce qui est d’abord fort désagréable et demande beaucoup de courage et de persévérance, nous prenons conscience de l’ampleur de leur emprise et de l’énergie que nous mettons à les ignorer et les éviter. C’est pourtant dans cette résistance que nos peurs persistent et finalement se concrétisent dans notre réalité. Ces peurs ont toutes pour origine notre état émotionnel vécu pendant notre enfance, voire in utéro.
Les quatre principales peurs de l’enfant intérieur
Pour ce faire, il est nécessaire d’aller démasquer nos peurs, nos vulnérabilités et nos systèmes compensatoires qui peuvent aller d’une extrême paresse à une hyperactivité permanente. Dans ce dernier cas, s’ajoute le plus souvent le syndrome de vouloir « être parfait » qui engendre bien évidemment en plus stress et pressions supplémentaires déjà existants de par nos peurs.
Ces peurs se logent au plus profond de nous-même ; elles concernent souvent notre survie, avec la peur de manquer d’argent et d’amour et donc d’être rejeté, indésirable, injurié, ignoré ou ridiculisé. Les quatre plus grosses peurs de l’enfant intérieur blessé à retenir sont les suivantes :
- Les peurs liées à la pression et aux attentes pour être « parfait et aimé »
- Les peurs de rejet et d’abandon qui s’ensuivent
- Les peurs de ne pas avoir son espace, d’être incompris ou ignoré, enfin
- Les peurs de maltraitance physique, morale, énergétique ou de violation
Si nous sommes honnêtes avec nous-même, dans chaque relation que nous entretenons, nous avons tous une de ces peurs qui s’insinuent en nous et vient perturber plus ou plus nos échanges et partages que ce soit avec nos parents, notre famille, nos enfants, notre conjoint, nos amis, nos collègues etc..toutes nos relations sont influencées par ces peurs.
Le jeu du menteur
Nous occultons ces peurs par mesure de protection, grâce au déni et l’inconscience, cachant ainsi notre vulnérabilité sous un masque car c’est le seul moyen que nous ayons trouvé pour survivre à cela. D’une façon ou d’une autre, nous nous arrangeons avec notre pseudo « réalité » en prétendant que tout va bien. On apprend à se débrouiller toute seule et nous sommes parfois même émerveillée et hypnotisée par cette « débrouillardise », notre capacité à jouer ce jeu de dupe, sans reconnaître à quel point il ne s’agit que d’un jeu de cache cache où le seul perdant est nous-même.
Le pire c’est quand on prend des anti-dépresseurs. Tous nos éventuels signaux d’alarme sont étouffés, inhibés et nous tombons dans notre propre jeu de dupe sans même être consciente que tous nos voyants internes sont au rouge et que notre moteur chauffe au risque d’exploser tôt ou tard.
Une autre façon de se tromper soit même, est d’être en permanence dans des activités multiples et variées, toujours à la recherche d’une nouvelle rencontre, relation, divertissement, connaissance à acquérir, ou nouvelle activité à tester, entouré par un maximum de personnes pour qu’elles soient le témoin de nos pseudo réussites, connaissances et succès en tout genre, qui traduisent en fait notre simple besoin de reconnaissance.
Tant que nous sommes dans cette hypnose et/ou agitation, on se trompe soi-même en croyant que c’est moins douloureux de nier nos peurs que de leur permettre de faire surface et de les affronter.
Nos peurs nous entraînent parfois aussi dans un isolement intérieur dont nous ne sommes même pas conscient, nous éloignant de plus en plus de notre âme d’enfant, de cette légèreté et authenticité qui fait de nous des êtres vivants et réellement joyeux.
Bien souvent c’est à ce stade ultime que l’intimité des relations à l’autre explose et nous ne comprenons même pas l’origine de ce chaos intérieur et de l’échec que nous ressentons au fond de nous quand nous nous retrouvons alors seule, face à nous-même, car nous sommes souvent dans un déni total de notre monde émotionnel.
Devenir l’observatrice de nos peurs
La bonne nouvelle est qu’à partir du moment où on a identifié cet aspect, nous pouvons devenir notre propre observatrice et prendre du recul par rapport à ces quatre peurs intrinsèques. A ce stade nous pouvons accueillir cette émotion de peur, lui faire toute sa place, voire lui parler, dialoguer avec elle, la laisser s’exprimer dans notre corps et bien observer où elle se loge comme par exemple sous la manifestation d’une boule dans le ventre, la gorge nouée, le cœur serré, des points de contracture dans le dos etc..
Doucement, avec précaution, si nous réussissons à rentrer de plus en plus en contact avec notre souffrance, et nos angoisses intérieures, nous touchons souvent la partie de nous-même qui a grandi dans un environnement où personne n’exprimait ses sentiments et ses émotions.
La reconnaissance de nos émotions est pourtant fondamentale pour soigner notre enfant intérieur et reconnecter en soi le bonheur et la joie. Si tout est étouffé, nous stagnons dans des émotions de tristesse, de peur, de colère. En les acceptant on s’élève vers la paix et la sérénité.
Lorsque nous avons plus de compréhension et d’acceptation au sujet de notre vulnérabilité, de nos peurs qui sont enfouies sous des tas d’efforts et souvent beaucoup de colère, nous pouvons alors apprécier de mieux en mieux les raisons de nos paniques : la peur de l’échec, de la désapprobation, de ne pas remplir les attentes placées en nous par notre famille, culture ou société, faisant remonter de profondes peurs d’être rejetés et/ou abandonnés. Mais désormais dans l’acceptation de qui nous sommes et comment fonctionne notre enfant intérieur, nous pouvons nous élever dans des zones d’observation, de permission et d’accueil de notre sérénité intérieure et nous aimer telles que nous sommes, avec nos qualités mais aussi nos points d’amélioration repérés grâce à cette position d’observatrice.
Se connecter à son enfant intérieur
En allant contacter notre enfant intérieur, en paix avec nous-même, nous lâchons, nous posons la respiration et la relaxation dans notre corps et l’énergie recircule à nouveau librement. Nous nous sentons alors apaisé, avec l’envie de savourer la vie telle qu’elle est, sans résistance ; nous nous sentons en sécurité à l’intérieur de nous-même, protégé par la meilleure partie de nous-même, en parfaite confiance. C’est alors que la magie opère et que nous attirons à nous les personnes et les situations que nous souhaitons et dans la gratitude que tout est juste : le meilleur pour nous se manifeste pour notre évolution personnelle et celle de notre environnement: c’est la loi de résonance, la peur attire le chaos, l’amour attire le bonheur. Tout émane de ce principe et notre enfant intérieur en est le principal acteur
En accueillant notre enfant intérieur, nous connectons notre cœur avec notre âme. C’est le chemin du bonheur parcouru avec conscience et acceptation de ce qui EST et de ce que nous sommes.
C’est en me connectant à mon enfant intérieur que j’ai vraiment pris conscience de la puissance de cette loi de résonance, clé du Bonheur, et que j’ai entendu la voix de mon âme s’exprimer dans mon coeur me chuchotant « tout est juste, soit en paix, la vie n’est qu’expériences… ».
Et vous, avez-vous identifié les peurs principales peurs de votre enfant intérieur?
Que vous dit votre enfant intérieur?
Entendez-vous votre âme parler et rassurer votre enfant intérieur?
Laissez-moi vos commentaires; votre témoignage est précieux pour chacune d’entre nous sur ce chemin.