Art 4: Les philosophies religieuses de l’Inde: l’Hindouisme suite

hindous-religion-zenComme vu dans l’article précédent, l’hindouisme a toujours adopté tout au long de son histoire, une attitude très large qui n’a jamais exclu, ni rien, ni personne intégrant ainsi au fur et à mesure des rencontres avec d’autres cultures, certaines de leurs coutumes, conceptions, croyances et notions de dieu.

Alors d’où vient cette idée d’absorber, d’intégrer, plutôt que de combattre ou de rejeter ? Essentiellement d’une idée dominante de la culture de l’Inde qui est que « toute croyance qui aide l’homme à élever son âme vers Dieu est digne d’être estimée et acceptée ».

L’hindouisme (suite):

Cette vitalité, cette capacité d’absorption sans dissolution, n’est possible qu’en raison du maintien de principes communs essentiels contenus dans les Veda, tradition transmise oralement de façon inaltérée depuis près de quatre millénaires, toutes les écoles et sectes religieuses se trouvant réunies par cette référence commune. L’hindouisme n’est donc pas un simple rassemblement de concepts et d’opinions étranges, mais un tout cohérent avec un cœur commun, les Veda basés sur des principes synthétiques et larges. De plus, concrètement, cela veut donc dire aussi qu’il n’y a pas, au sein de l’hindouisme, une définition de l’idée de Dieu qui serait juste et une définition de l’idée de Dieu qui serait fausse.

Mais bien évidemment, il ne faut pas non plus avoir une vision trop idyllique. En effet, on trouve aussi dans certaines portions de la littérature religieuse des excès de dogmatisme. Certains textes vishnouïtes disent que Vishnou est la seule véritable divinité et que toutes les autres ne sont rien, sont inexistantes. Ce type de position se retrouve également dans certains textes shivaïtes, l’autre grande secte hindoue.

La religion hindouiste:

L’hindouisme reconnaît que tous les hommes ne sont pas au même niveau d’évolution spirituelle. Ainsi coexistent au sein même de l’hindouisme deux concepts de Dieu. D’un côté le monisme absolu, l’existence d’un Principe divin absolu transcendant ce qui existe au delà de lui-même et à côté une deuxième conception de Dieu qui est la représentation de cet Absolu avec la notion d’un dieu personnel. Tout le monde ne peut pas adorer l’Absolu, beaucoup d’êtres humains ont besoin de voir Dieu comme une personne et donc d’avoir une relation avec Lui, d’où la notion d’un Dieu personnel.

Une autre particularité de l’hindouisme est que dans toute son histoire le prosélytisme est totalement étranger à l’attitude hindoue envers la religion et la spiritualité: il n’y a jamais eu d’intention ou de volonté de convertir d’autres peuples. La raison la plus simple est qu’on ne peut pas se convertir à l’hindouisme. C’est impossible car on ne peut pas s’y convertir par un sacrement. On peut bien évidement adopter l’hindouisme dans le cœur et le vivre, mais on ne sera pas  compté comme un hindou si on ne naît pas hindou…

De plus, face à des idées, des cultes nouveaux, même frustres ou contraires aux principes essentiels, la méthode de l’hindouisme repose sur la réforme, c’est-à-dire la volonté d’absorber et intégrer d’autres éléments en les élevant à un niveau supérieur et en en raffinant le contenu. C’est d’ailleurs l’attitude d’un maître hindou envers un disciple. Les disciples en Inde vont vers un maître et ils ont chacun ce qu’on appelle une Ishta Devata, c’est-à-dire une divinité de prédilection; elle peut être par exemple, Ganesh, Shiva, Vishnou etc… Le maître va prendre le disciple là ou il en est et va lui donner l’enseignement qui sera prodigué en fonction de là où le disciple se trouve spirituellement. Puis, il va lui expliquer peu à peu que cette divinité, son Ishta Devata, n’est que la représentation de la forme de l’Absolu. Le maître va donc conduire le disciple à monter à un niveau supérieur en l’amenant à reconnaître, à partir de cette divinité et au-delà d’elle, l’Absolu.

C’est la raison pour laquelle, un maître hindou peut avoir comme disciple, un musulman ou un chrétien. Jamais il ne demandera à son disciple de renier sa religion et se servira même du Christ ou d’Allah pour permettre l’évolution du disciple vers la compréhension de l’Absolu en dépassant les formes particulières de la divinité.

Cette approche est très puissante et me parle complètement car à mon sens la religion devrait juste servir à nous relier à ce qui est plus grand que nous sans identification particulière.

Et pour vous, quelle serait la meilleure définition de votre religion?

Patrick et moi-même vous remercions par avance pour vos commentaires et y répondre

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