Tantra: une voie vers l’Amour

Le Tantra est tout à la fois une démarche de développement personnel, une pratique spirituelle et un chemin de guérison.

Tantra

Ainsi, le Tantra nous invite à nous libérer de tous nos conditionnements familiaux , sociaux et culturels pour guérir nos blessures émotionnelles et incarner plus passionnément et intensément notre vie dont la sexualité fait partie intégrante. Nous sommes tous nés de la sexualité qui nous a donné ainsi la vie.

Le Tantra:

Ancien de plus de 6000 ans, le Tantra est d’origine indo-pakistanaise. Néanmoins, on peut retrouver des bases de cet art de vivre dans bien d’autres régions du monde et à bien d’autres époques  et en réalité, beaucoup de traditions chamaniques en sont très proches également: le cœur des humains est le même partout, une fois débarrassé de ses masques.

A la base, le terme Tantra désigne un texte sacré.

Un Tantra, ce peut être aussi une session, un stage, un espace-temps dédié à une thématique explorée au travers de structures (exercices) proposées et guidées par l’animateur du stage de tantra. Dans ce sens, certains Tantras peuvent s’associer pour donner vie à un cycle. Il s’agit d’une forme de Yoga dans le sens où il s’agit de travailler le lien corps /esprit.

Le Tantra est aussi un art de vivre au quotidien, dans le respect de soi et de l’autre. Vivre le Tantra, c’est chaque jour se remettre à l’ouvrage et y prendre plaisir. Le plaisir n’est pas une obligation bien sûr : c’est souvent le cas néanmoins lorsque l’on prend un rôle d’observateur en même temps qu’une position particulièrement liée à la sensualité de la vie humaine, et qui porte à la gratitude. C’est avancer pas après pas, en confiance.

Le sexe s’y vit en tant que porte entre les différents niveaux énergétiques de l’être : physique, émotionnel, psychologique, psychique, spirituel… En stage, il n’y a pas de rapports sexuels pendant les exercices : cela fait partie du cadre posé.

La sexualité sacrée, c’est l’alchimie du Masculin et du Féminin (en soi et avec l’autre). C’est la richesse de la vie relationnelle intra (avec soi et ses différentes facettes), extra (avec les autres) et infra (avec les éléments, l’univers)…

Vivre le Tantra, c’est être un tantriqua attentif et attentionné pour soi, pour les autres humains et pour les animaux, les plantes, les éléments, la planète…

Il s’agit d’une voie de développement personnel multiple à vivre selon la personne, le moment, le travail… Et, selon moi, en tant que voie de l’Amour, d’acceptation, de non-dualité, c’est forcément une voie d’inclusion par excellence : toutes les personnes respectueuses du cadre posé peuvent être accueillies au sein d’un stage de tantra et énormément de techniques et de points de vue peuvent en faire partie.

C’est une voie d’acceptation de ce qui est, de non-jugement, de liberté (jamais d’obligation de faire) et de positionnement (ancrage, savoir dire non, poser de vrais oui)…

Le Tantra permet une prises de conscience quant aux complémentarités au-delà de l’apparente opposition : puissance et vulnérabilité, auto-suffisance et besoin viscéral des autres, lumière et côtés plus sombres, fierté et humilité, acceptation et insoumission, force et douceur, légèreté et profondeur… L’enjeu, c’est d’y trouver son équilibre et de rester suffisamment éveillé pour le conserver malgré les mouvements incessants de la vie.

Le Tantra, c’est aussi une co-création : comme dans toute communication, il y a l’émetteur et le récepteur… et bien des filtres entre les deux…

Hemiscate union sacree

Le Tantra: une voie vers l’Amour

Le tantra, c’est l’art d’être soi dans toutes ses dimensions. Dans le monde actuel, le besoin d’approches telles que le Tantra est chaque jour plus manifeste pour tous ceux et celles qui souhaitent se construire selon des valeurs d’amour, de partage, de bienveillance et de respect de la différence .

Le Tantra est une tradition spirituelle qui n’impose aucun dogme. Il est une transmission de connaissances et de pratiques fondamentales pour ceux qui veulent intégrer le rôle du corps et des émotions sur leur chemin spirituel.

Le Tantra  permet d’intégrer l’éveil de la sensualité et de la sexualité pour connecter à notre Puissance de Vie la plus profonde et que nous pouvons ressentir particulièrement dans les 3 premiers chakras. Dans un monde qui nous éloigne si souvent de la Nature, la sexualité peut ainsi nous ramener au cœur de l’intensité de la vie. Pleinement acceptée et vécue, elle nous bouleverse au plus profond de notre être et balaie tout sur son passage: blocages émotionnels, conditionnements, croyances limitantes…

A la différence de la représentation ascétique que nous avons souvent de la méditation, par exemple Vipassana ou Zen, le Tantra est appelé la voie humide, celle de l’émotion, du féminin sacré, de la vulnérabilité, de la relation amoureuse, de la reconnaissance des besoins de l’enfant intérieur.

Le cœur est au centre de tout l’édifice du Tantra. La sexualité ne peut jouer pleinement son rôle que si nous l’abordons avec conscience et amour. Quand, sur ce chemin, la conscience, la réflexion intellectuelle, les émotions et tout l’univers des sensations, sont reconnus, accueillis et vécus pleinement, ils s’intègrent et, peu à peu, ne font qu’un. La bienveillance et la compassion dans notre sexualité active alors  sur le chemin du Tantra la partie la plus élevée de nous-même, pour connecter vers un monde plus humain; tels sont les résultats d’une pratique juste du Tantra.

Et vous, avez-vous envie de découvrir le Tantra?

Laissez moi vos commentaires, j’y répondrai avec grand plaisir 😉

 

 

4 Commentaires

  1. Je partage ce que vous écrivez chère Carine,
    Le Tantra, mots Sanskrit que l’on peut traduire par « Trame » ou « texture d’un tissu », est un vaste ensemble d’ouvrage de la littérature religieuse hindoue.
    Il s’agit de grands poèmes didactiques de plusieurs milliers de Shloka (strophes de 4 vers octosyllabiques). Ils ressemblent beaucoup aux Purânas (textes d’inspiration religieuse qui se veulent encyclopédiques et prétendent donner un point de vue d’ensemble du brahmanisme orthodoxe). Les Trantra entendent aussi présenter une vue globale, synthétique, de l’hindouisme en tant que vision du monde (cosmogonie, théogonie, règle de vie, culte, moyens de gagner la délivrance …).
    Ce qui diffère avec les autres textes et en fait l’originalité c’est que selon cette doctrine, que l’on appelle le tantrisme, le monde est régit par deux principes, l’un mâle (le Purusha), l’autre femelle (la Prakriti). Le premier correspond plus ou moins à ce que appelons « esprit » tandis que le second évoque ce qui pour nous est « la nature ».
    Le Purusha est un principe éternellement impassible, inactif (c’est un peu le moteur immobile) cependant que la Prakriti est l’énergie (Shakti) toujours en mouvement.
    Pour désigner ce courant on parle souvent du « Shâktisme », par référence à l’énergie « Shakti » que les adeptes du tantrisme placent au centre de l’univers.
    Ainsi le Tantrisme est une tendance religieuse qui pousse à vouer un culte à l’éternel féminin, avec touts les conséquences mystiques, et aussi érotiques, que cela implique…
    😉

    • Merci beaucoup Patrick pour cet éclairage très pointu sur Tantra! 🙂
      Quand vous avancez que le Purusha est un principe éternellement impassible, inactif alors que la Prakriti est l’énergie (Shakti) toujours en mouvement, cela me fait penser au yin et au yang de la philosophie taoïste mais je suis surprise car en principe le principe mâle, Yang, est plutôt l’aspect actif en mouvement et le principe féminin, yin, plus passif…Comme quoi Purusha ou Prakriti, Shiva ou Shakti, Yang ou Yin, l’essentiel est d’en devenir l’observateur pour mieux le vivre et l’apprécier dans son corps. C’est ce que j’aime dans le Tantra, unir le corps et l’esprit, le corps à l’esprit, pour finalement se libérer de tout principe et être libre d’Etre Soi dans un parfait équilibre pouvant, pourquoi pas, effectivement concilier mysticisme et érotisme 😉

  2. Carine,

    Vous avez souligné un point très intéressant.

    Pourquoi retrouve-t-on dans toutes les traditions, même les traditions hindoues et indiennes, le principe masculin comme étant actif et le principe féminin ayant un aspect passif… alors que j’ai écrit que Purusha, principe masculin est passif et Prakriti, principe féminin est actif, ce qui apparemment semble être contradictoire, mais qui en réalité ne l’est pas.

    Il s’agit juste de savoir à quel niveau de réalité nous nous plaçons lorsque nous envisageons un principe traditionnel.

    Le Sâmkhya Karika, que l’on pourrait traduire par « énumération rationnelle de la réalité », est un texte appartenant à l’une des six doctrines de philosophie hindoue. Ce texte prétend analyser toute la Réalité, non seulement la réalité manifestée, mais la réalité des potentialités des manifestations possibles.
    Ainsi, on peut lire que Brahman, Principe Absolu de toutes choses manifestées et non-manifestées, se projette, sous l’effet de la Maya cosmique, dans le manifesté pour expérimenter sa propre existence.
    Il n’y a pas dans l’hindouisme de création au sens strict, mais projection ou déploiement dans le monde phénoménal de cet Absolu.
    C’est cette projection, ce déploiement dans la pré-manifestation que l’on nomme le Purusha. Autrement dit, Purusha est le reflet dans la pré-manifestation du Principe Absolu de toutes choses.
    Si ce Principe, Purusha, n’était pas dans son essence éternellement impassible, inactif cela voudrait donc dire qui serait sujet aux changements, qu’il ne serait pas éternel, et donc dans ce cas il ne serait pas Principe subtil, car il fluctuerait selon le résultat de ses actions. Car, comme vous le savez, dans la tradition hindoue, toute action entraîne forcément des réactions, donc des changements sur l’acteur de l’action, c’est la loi du Karma.
    Conséquemment au Purusha, « esprit » se déploie dans la manifestation Prakrit « matière ou nature ». La rencontre, l’Union entre Purusha et Prakriti va permettre aux 23 autres principes, Tattva en Sanskrit, à leur tour de se déployer afin de permettre l’expansion de la manifestation.

    Tout ceci pour expliquer, qu’il y a plusieurs niveaux pour envisager la réalité.

    Si l’on se place au niveau de la métaphysique pure, les Principes primordiaux n’ont pas forcément les mêmes attributs qu’au niveau de la manifestation. C’est un peu comme en physique, lorsqu’on aborde la physique quantique les règles de la physique « normale » ne s’appliquent plus, sans pour autant dire que ces dernières sont erronées. Les deux systèmes coexistence mais sont préhensibles à des niveaux différents. Il en est de même lorsqu’on passe de la réalité la plus subtile aux éléments les plus grossiers de la manifestation.

    Enfin, pour en revenir au Tantrisme, il ne faut jamais oublier, en milieu hindou, que les spéculations métaphysiques ne sont jamais séparées de leur mise en œuvre en ce monde-ci. L’idée de base étant « l’on devient ce que l’on connaît »…

    Ainsi la méditation éveille la Kundalinî et l’aide à monter, de chakra en chakra, jusqu’au sommet où se trouve, dit-on une autre caverne qui n’est autre que « la chambre d’en haut » où sont célébrées les noces spirituelles de l’esprit et de la nature (Purusha/Prakriti), ou si l’on préfère de Shiva et de sa parèdre Parvati, ce qui est identique, mais à un niveau différent.

    Par là, le thème de l’union sexuelle prend sa place dans la description du progrès spirituel et, compte tenu du fait que la culture indienne ne sépare jamais la théorie de la pratique…

    Alors oui, pour retrouver cette Unité Primordiale entre Purusha et Prakrit, « esprit et nature », pour célébrer ces fameuses « noces spirituelles », concilions spiritualité et sexualité ? 😉

    Patrick

    • Bonjour Patrick,
      Votre complément d’information m’interpelle à nouveau et je vous en remercie. En effet, votre premier commentaire m’avait apporté une notion jamais entrevue sur l’aspect féminin actif et en mouvement que représente Prakriti dans lequel finalement je me reconnais parfaitement en tant que Femme surtout si on la qualifie  » la Nature » que je ressens comme étant une Présence intelligente, divine et créatrice, ce qui est effectivement compatible avec la notion de mouvement et action.
      En répondant à ma première remarque et en développant le fait que dans l’hindouisme, il n’y a pas vraiment de création au sens strict mais projection ou déploiement dans le monde, vous éveillez là carrément ma curiosité et mon envie d’en savoir plus sur l’hindouisme car cette notion introduit le fait que la vie qui se déploie sous nos yeux, n’est que le fruit des potentialités des manifestations possibles et donc une illusion potentielle plus qu’une réalité absolue, un déploiement dans la pré-manifestation que vous nommez le Purusha.
      Alors, cher Patrick, vous êtes le bienvenu pour nous partager sur ce site vos connaissances de la philosophie hindouiste à travers un article invité et développer votre vision du Tantra et/ou du principe féminin/masculin sacré et/ou ce principe de potentialités des manifestations possibles, le Purusha appréhendé dans l’hindouisme.
      Merci par avance 😉

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