Art 7: Les grandes pensées de l’hindouisme (article 7/7)

philosophie-religieuse-indienne-zenDepuis la fin de cet été, j’ai le plaisir de vous partager ma découverte des grandes pensées de l’Hindouisme. J’ai réalisé qu’elles abordaient toutes les questions et réponses que je me pose tel un explorateur de la vie religieuse, philosophique ou humaniste: Qui suis-je? D’où je viens? Où vais-je? Pourquoi vivre? C’est quoi la vie?… En numérologie, le 7 correspond à la vibration du chercheur, du sage alors à travers ce dernier article sur l’Hindouisme je vais tenter d’exprimer ce qui me donne du sens au sens de la vie.

Le rejet d’une incarnation sur Terre, le sentiment d’être séparée, coupée de moi-même, m’ont souvent plongée dans une profonde mélancolie. Si on y ajoute les incompréhensions relationnelles, les épreuves et les drames de la vie, il m’est arrivée notamment à des périodes clés de transition telles que l’adolescence ou la crise du milieu de vie que je traverse actuellement, d’être confrontée à mes zones d’ombre…Pourtant une étincelle de vie vient toujours réanimer et réchauffer mon coeur quand je réalise que nous ne sommes jamais seuls, toujours soutenus par une main tendue. Et c’est quoi c’est main tendue, c’est tout simplement la Vie. Tout est Vie. Rien n’existe en dehors de la Vie, de sa vie car nous sommes la Vie, le Tout, Dieu…une étincelle de vie divine… Or au-delà de toutes les théories et pensées très élaborées de l’Hindouisme, la conception indienne de la vie et de l’univers est très simple et se résume ainsi: il y a ce monde visible et les autres régions d’un Univers transcendant qui englobe tout ce qui existe, le visible et l’invisible, par qui tout existe et qui n’existe que par lui-même. C’est simple et complexe à la fois, comme la vie…comme nous-même…et c’est ce que j’apprécie dans l’approche de l’Hindouisme avec ses différentes écoles de pensée.

Ces différentes écoles et mouvements spirituels, appellés le Sanatana Dharma, nom réel de l’Hindouisme, sont reliés à des pensées essentielles inchangées depuis 4 à 5 millénaires, reposant sur deux principes fondamentaux:

  • D’abord le postula qu’il y a une réalité transcendante, une réalité suprême dont l’univers lui même est issu et qui englobe tout ce qui existe;
  • Ensuite, que le but de l’existence est la libération, ce qu’on appelle « moksha » c’est-à-dire sortir des limitations des réalités de la condition humaine et réaliser cette Vérité éternelle en nous et autour de nous.

Tous les hindouistes partagent cette aspiration commune mais à partir de ces 2 postulas, il est certain qu’il y a différentes visions de la même Vérité aboutissant à différents chemins, différentes spiritualités. C’est ainsi que coexistent dans l’Hindouisme deux grandes visions du divin, du principe suprême:

  • D’abord la vision d’un dieu personnel, une personne avec qui on va avoir un dialogue. En Inde cette personne a de multiples représentations : Shiva, Krishna, Vishnou, Ganesh et bien d’autres formes divines, chaque forme étant l’expression d’un aspect du divin, de ce principe suprême manifesté dans le monde visible;
  • Et un monisme absolu, c’est-à-dire le fait qu’il y a un principe divin unique dont cet univers émane et qui englobe tout. C’est une réalité impersonnelle, transcendante.

L’Advaïta Vedânta est la pensée enseignant dans toute son ampleur ce monisme absolu qui caractérise la philosophie indienne (dvaïta est la dualité, advaïta est donc la non-dualité).

L’Advaïta Vedânta:

Le mot qui résume le mieux l’Advaïta Vedânta est métaphysique. En effet l’Advaïta Vedanta est de la pure métaphysique. Le terme métaphysique désigne, étymologiquement ce qui est « au-delà de la physique », en entendant ici par physique l’ensemble de toutes les sciences de la Nature, envisagée d’une façon tout à fait générale, et non pas simplement une de ses sciences en particulier. Le Robert indique que la métaphysique est « la recherche  ayant pour objet la connaissance de l’être absolu, des causes de l’univers et des principes premiers de la connaissance ».

La métaphysique, ainsi comprise, est donc essentiellement la connaissance de l’universel. Notons que nous ne devrions pas pouvoir donner une définition de la métaphysique, en raison de cette universalité même qui est son premier caractère, celui d’où dérivent tous les autres. En réalité, ne peut être défini que ce qui est limité, et la métaphysique est au contraire illimitée, ce qui ne nous permet pas d’enfermer la notion dans une formule plus ou moins étroite…La métaphysique est par conséquent la connaissance suprême de la Vie, de l’existence au-delà de tout nom et de toute forme, traitant uniquement de principes éternels, universels et impersonnels tout comme l’Advaïta Vedânta.

L’Advaïta Vedânta est une métaphysique toujours très vivante en Inde. Il n’est pas seulement enseigné dans les universités comme objet de connaissance purement intellectuel, mais il est toujours aujourd’hui enseigné par des maîtres pour être destiné à être vécu par les élèves et disciples dans leur quotidien.

Les fondements de l’Advaïta Vedânta reposent sur trois grands textes qu’on appelle Prasthana Praya (Praya veut dire 3 et Prasthana pensée, système philosophique) :

  • Les premiers textes sont les Veda et en particulier la portion que l’on appelle Upanishad qui est la partie métaphysique. On évalue à 108 les Upanishad, parmi elles 10 à 12 sont considérées comme des Upanishad majeures;
  • Ensuite les Brahma-Sutra, textes d’analyses des Upanishad, basés sur la logique et le raisonnement visant à prouver les déclarations des Upanishad ;
  • Enfin la Bhagavad-Gîtâ qui appartient à la smriti.

Ce sont des textes qui utilisent à la fois le symbole, le paradoxe tout autant que le mode raisonnement.

Voici un exemple du langage paradoxal pris dans l’Isha Upanishad : « L’Atman (le Soi, la dimension éternelle en chacun de nous) bouge et ne bouge pas, il est loin et il est tout près, il est ici à l’intérieur et il est là à l’extérieur »

  • L’Atman bouge, c’est-à-dire que c’est le principe de vie qui anime le corps, donc une fois qu’il est dans la matière il bouge mais bouge pas parce que le principe de vie éternelle est immuable ;
  • Il est loin au sens où il est très difficile à connaitre quand on a l’esprit agité et sans ce désir spirituel, il n’y a rien de plus loin que notre propre Soi, mais il est tout près car il est en nous ;
  • Il est ici à l’intérieur de soi mais aussi dans le monde extérieur puisque le monde n’est que le reflet de sa propre expression.

De nombreux versets emploient ce langage magnifique du paradoxe et que se passe-t-il lorsqu’on lit des textes paradoxaux si l’on est un peu réceptif ? L’intellect, le raisonnement, le pourquoi, le comment…  sont court-circuités. Par le paradoxe, l’intellect est stoppé et s’il est réceptif, il est comme projeté dans une dimension intuitive qui va lui permettre de comprendre cette Vérité mais à un autre niveau, au-delà des mots c’est un langage qui parle à notre âme et à notre Soi Divin, notre réalité impersonnelle et transcendante  .

Pour moi c’est vraiment là le but ultime de l’étude d toute religion ou philosophie. C’est l’étude de la Vie, c’est ce qui donne le sens du sens de la Vie. Certaines religions s’y emploient, d’autres moins, l’Hindouisme totalement…Cette découverte de l’Hindouisme m’a donc, non pas convaincue mais séduite totalement.

J’espère que vous aussi, vous avez été séduit et séduite par cette philosophie de vie qu’incarne l’Hindouisme et que cela vous donnera envie d’en savoir plus, voir de vous y immerger en allant directement sur ses terres. J’avoue que cela pourrait bien devenir un de mes prochains rêves…

 

Un Commentaire

  1. Félicitations Carine ! super travail , j’aimerai accèder à tes ebooks mais je ne sais pas quoi mettre dans la case numero le téléphone ne marche pas , dommage !!! Tes articles sont trés intéressants continue à nous faire du bien.
    Françoise

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