L’Avaita Vedanta et le Nava-Tantra ou Tantra de la non dualité

 

Depuis que je m’intéresse à l’hindouisme, je découvre avec surprise que finalement l’enseignement du bouddhisme n’est pas forcément celui dans lequel aujourd’hui, je me reconnais le plus. En effet, la philosophie de la non dualité, telle que l’enseigne l’Advaita Vedānta me parait plus pertinente pour s’épanouir libre et pleinement zen et heureuse, notamment sur la voie du Nava-Tantra.
Le Vedānta, terme sanskrit signifiant « fin, aboutissement, conclusion des Vedas » (~200 av. J-C.) est issu de l’hindouisme ancien qui se consacre à la relation de l’humain à Dieu. Les principaux textes sur lesquels s’appuie le Vedānta sont les Upanishad.

l’Advaita Vedānta:

Il existe plusieurs écoles se rattachant à la philosophie du Vedānta, parmi lesquelles l’école de la non-dualité, l’Advaita Vedānta qui est la forme la plus répandue de la philosophie du Vedānta.
Advaita signifie littéralement « non deux » et se traduit le plus souvent par non-dualité. Son principe fondamental affirme la non différenciation de l’individualité ou l’âme individuelle et de la Totalité, le grand Tout (Brahman) qui est neutre.
L’Advaita, qui s’oppose à l’école Dvaita, est une des doctrines majeures de la philosophie indienne qui affirme que « la vérité est une, bien que les sages la voient sous de multiples formes ». La plupart des maîtres hindous (guru) ont d’ailleurs été influencés par celle-ci.
Pourtant, Bouddha n’a  cessé d’opposer le samsara, royaume de la souffrance, au Nirvana, que l’on atteint par la destruction de l’avidité, de la haine et de l’illusion. Le bouddhisme a donc une approche totalement dualiste avec au sommet, des paires d’opposés où se trouve la dualité du conditionné et du Non-conditionné : le samsara – ronde incessante des naissances et des morts où tout est impermanent, soumis au changement et sujet à la souffrance – et le Nirvana – état de délivrance ultime, non-né, non soumis à la vieillesse ni à la mort.
A ce jour, les chercheurs spirituels qui ont étudié les différentes traditions contemplatives tendent généralement à conclure que l’enseignement bouddhiste qui insiste sur des principes de dualités, est insuffisant ou provisoire et demande à être dépassé au profit d’une réalisation de la non-dualité.

Je dirais, de part ma culture,  que Bouddha est le point le plus haut où un homme puisse s’élever,  la voie de la grâce christique est le point le plus bas où le divin puisse s’incarner et je découvre une troisième voie, celle  de l’Advaita Vedānta, celle qui m’a d’ailleurs amenée au Nava-Tantra.

Aujourd’hui, la philosophie de la non-dualité résonne désormais  en moi car accueillir la dualité c’est trouver en soi la non-dualité en acceptant que nous sommes à la fois, amour et haine, ombre et lumière, bien et mal. Intégrer cette vision des choses lève significativement la pression que de vouloir être parfait car nous réalisons alors que nous sommes parfait dans notre imperfection, que nous sommes dans ce monde sans être de ce monde. C’est juste accueillir ce qui est pour vivre une vie zen et heureuse, dans la Paix et la Joie, sans chercher à l’atteindre car la Paix et la Joie sont déjà ce que nous sommes…
C’est un peu comme si nous prenions conscience que nous étions seulement l’observateur dans un théâtre d’ombres et de lumières sur la scène duquel une multitude de pantins interdépendants jouent le jeu imposé par leurs rôles dans la grande pièce de théâtre qu’est la Vie. Cependant, depuis la perspective éternelle de non dualité, chacun de ces pantins, en incluant même l’observateur de la scène, ne joue pourtant qu’une partition parfaitement agencée dans la parfaite harmonie du grand Tout, la Vie, (Brahman).

Le Nava-Tantra:

Alors quelle est la raison d’être de l’enseignement de la Vie et du Nava-Tantra, si tout est parfait partout et à chaque instant dans une vision du non-deux?
C’est ne rien vouloir changer à l’objet que je vois ou événement que je vis et que les jugements et pensées dualistes ne viennent plus teinter l’expérience en pensées et/ou émotions de plaisir/souffrance ou en bien/mal mais se réintègrent dans l’océan originel de la tradition tantrique, un océan immaculé de lumière et d’amour.
Alors aujourd’hui, plus que jamais j’aime parcourir le chemin du Nava-Tantra, Tantra de la non dualité (pour rappel l’origine du mot sanskrit tantra, est composé de la racine verbale « tan » de « tanoti » qui signifie « Expansion » et du suffixe –tra de « trayati » signifiant « Libération »)
Le Nava-Tantra, me renvoie donc à ma libération pour une vie zen et heureuse, mon rôle d’interprète (parfois encore pantin) à être incarner dans ce monde, sans être de ce monde 😉

Le Tantra est une voie plus inclusive que l’Advaita, dans la mesure où il intègre le désir et tous les niveaux de l’Être dans le devenir, au lieu de viser exclusivement la reconnaissance de ce que nous sommes ultimement. Il invite à célébrer la forme du désir quel qu’il soit, que celui-ci pointe vers l’Absolu non-conditionné ou vers le monde conditionné. Chaque forme qui émerge dans le flux de la conscience est manifestation de l’élan divin en sa perfection la plus pure. Tout désirer pour ne rien exclure, vivre la dualité sur le fond de la non-dualité : telle est l’invitation tantrique.

La Vie tout comme le Nava-Tantra sont l’expression même de la Vérité d’instant en instant. Rien à ajouter, rien à retirer. Rien à faire, rien à s’empêcher de faire. Juste ressentir et célébrer la participation de notre partie individualisée à la Totalité du Tout. Le mouvement même du désir vers un objet projeté, que celui-ci soit concret (un homme, une femme, une fleur, un tableau) ou abstrait (le bonheur, l’amour, la liberté, la reconnaissance, le savoir, la richesse…) est la célébration même de la philosophie du Nava-Tantra.

Pour approfondir cette vision mystique, je vous renvoie à découvrir le site officiel du Nava-Tantra

Au plaisir de lire vos commentaires sur votre vision du Nava-Tantra 😉

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *